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L’intelligence artificielle pour le conseil en entreprise : menace ou levier de valeur ?

  • Photo du rédacteur: Staccato
    Staccato
  • 25 avr.
  • 5 min de lecture

Mur de post-it

l’IA dans la communication, entre crainte et fascination

Le débat fait rage : l’intelligence artificielle (IA) est-elle une fabrique à chômage ou un formidable levier de création de valeur ? Dans le monde du conseil en entreprise, et en particulier dans celui du conseil en communication, la question est plus brûlante que jamais. Chez Staccato, nous avons voulu apporter une contribution à ce débat à travers notre propre expérience de terrain. Non pas pour trancher définitivement la question, mais pour ouvrir des pistes.

Car s’il est tentant de fantasmer l’IA en « super cerveau » omniscient ou, au contraire, de la diaboliser comme machine à standardiser et déshumaniser, la vérité se cache souvent dans les usages concrets. Et c’est précisément ce que nous voulons partager ici : une expérience réelle mêlant animation de réunion participative, plateforme collaborative et intelligence artificielle générative.

 

L’IA ne remplace pas l’humain : elle augmente ses capacités

Soyons clairs : oui, l’IA bouleverse nos métiers. Elle fait émerger une nouvelle grammaire du conseil. Elle pousse à redéfinir ce qu’est l’expertise, l’écoute, l’analyse, la création de sens. Mais cette transformation ne signe pas nécessairement la fin du métier de conseiller. Au contraire, elle en redéfinit les contours, en valorisant de nouvelles compétences.

Parmi elles : la capacité à orchestrer des dispositifs hybrides, mêlant intelligence collective et machine learning ; à poser les bonnes questions à une IA pour en tirer des analyses pertinentes ; à détecter, parmi des signaux faibles, les tendances de fond ; à mieux écouter ce que disent réellement les parties prenantes.

 

Contexte : un atelier de co-création dans le champ du social

Depuis plus de vingt ans, nous animons chez Staccato des ateliers participatifs : brainstorming, design thinking, co-développement, forums ouverts... Toutes ces méthodes ont un point commun : elles placent l’intelligence collective au cœur du processus.

Récemment, dans le cadre d’une mission de conseil en communication pour une structure publique du secteur social, nous avons co-animé une réunion portant sur un sujet aussi sensible que stratégique : l’évolution des attentes du public et la transformation des métiers du social.

 

Trente professionnels réunis, tous directement concernés. Une séance de deux heures, articulée en deux temps : réflexion individuelle via la plateforme Klaxoon, puis partage et discussion à l’oral. À mes côtés, un sociologue, impliqué depuis plusieurs semaines sur le sujet, chargé de proposer une synthèse à chaud en fin de réunion.

 

L’innovation méthodologique : IA + Klaxoon = analyse augmentée

En amont de l’atelier, nous avions préparé des “trucs d’animateur” : des questions testées, des exemples déclencheurs, une structure en entonnoir pour stimuler la divergence puis converger vers des pistes d’action.

Mais cette fois, deux nouveaux alliés sont venus enrichir ma méthode :

  • La plateforme Klaxoon, qui permet de capter les idées de chacun en temps réel et de les visualiser de manière claire.

  • Et surtout, une intelligence artificielle générative, utilisée en post-traitement pour analyser la matière brute issue de Klaxoon.

L’idée ? Transformer les post-its numériques en un document PDF, interroger l’IA dessus, et lui poser des questions précises pour extraire des tendances, identifier les signaux faibles, repérer les résonances inattendues entre des idées exprimées.

 

Une synthèse humaine... prise de court par la complexité

À l’issue de la réunion, notre sociologue a tenté de jouer son rôle de synthétiseur. Mission difficile : la discussion, très riche, était partie dans des directions inattendues. De nombreux témoignages, très concrets, venaient bousculer ses hypothèses de départ. Il a donc livré une synthèse... assez proche de son plan initial.

Mais nous lui avions, discrètement, fait passer une première analyse IA, générée en quelques minutes à partir des contributions écrites. Et là, surprise : cette analyse ne se contentait pas de reformuler les idées dominantes. Elle mettait en lumière :

  • Des sujets périphériques mais récurrents (signaux faibles),

  • Des frictions entre visions métier,

  • Des propositions concrètes restées non commentées à l’oral,

  • Des mots-clés émergents (liés à la dématérialisation, à la relation usager, à l’intermédiation numérique...).

Le sociologue, loin de se sentir concurrencé, a immédiatement vu le potentiel. L’IA ne remplaçait pas son expertise, mais elle permettait de mieux écouter les participants. Et surtout, d’éviter le biais classique : n’entendre que ce qui nous conforte.

 

L’IA : un nouveau miroir de l’intelligence collective

Ce que cette expérience montre, c’est que l’IA peut jouer un rôle d’amplificateur de la parole collective. Elle capte tout ce qui est dit, écrit, exprimé – sans jugement, sans hiérarchie implicite. Elle ne filtre pas selon le statut de celui qui parle, ni selon ce que nous pensons être important. Elle donne à voir ce que le groupe pense vraiment.

Autrement dit : elle ne pense pas à notre place. Mais elle nous aide à mieux penser ensemble.

En cela, elle transforme profondément le métier de conseiller. Là où l’analyse pouvait être biaisée, partielle, intuitive, elle devient plus exhaustive, plus transparente, plus documentée. Encore faut-il savoir :

  • Bien formuler ses requêtes à l’IA,

  • Croiser plusieurs types d’analyse (statistique, sémantique, émotionnelle...),

  • Garder un regard critique sur ce que la machine « comprend » (ou pas).

 

 

7 bénéfices concrets de l’IA dans le conseil en entreprise

 

1. Gagner du temps dans l’analyse de données qualitatives

Fini les longues heures à relire des post-it ou des comptes rendus de réunion. L’IA permet de transformer rapidement une masse de données écrites en insights synthétiques, organisés par thème, ton ou enjeu.

 

2. Identifier des signaux faibles

En analysant la fréquence, la co-occurrence et le contexte d’apparition de certains mots, l’IA peut détecter des tendances émergentes que l’animateur humain pourrait négliger.

 

3. Réduire les biais d’interprétation

L’analyse humaine est toujours située. L’IA, bien utilisée, offre une couche d’objectivation, en analysant toutes les contributions avec le même degré d’attention.

 

4. Explorer des scénarios alternatifs

Une IA générative peut proposer des axes de réflexion inédits, ou des synthèses alternatives, en jouant avec différents cadres d’analyse (politique, sociologique, émotionnel...).

 

5. Mieux valoriser la parole des participants

En restituant toutes les idées, même les plus marginales, l’IA contribue à renforcer la confiance dans le processus participatif. « Tout le monde a été entendu », vraiment.

 

6. Alimenter une culture du feedback continu

En post-réunion, l’IA permet de générer des rapports clairs, illustrés, interactifs, qui peuvent être partagés et enrichis par les participants.

 

7. Augmenter la qualité des livrables

Les rapports produits par le conseiller deviennent plus riches, mieux étayés, plus visuellement attractifs grâce aux analyses IA intégrées.

 

Et demain ? Vers une hybridation des rôles

Faut-il pour autant devenir technophile à tout crin ? Non. L’humilité s’impose. L’IA reste un outil, pas une solution magique. Elle n’est ni neutre ni infaillible. Mais utilisée à bon escient, elle permet de réhausser le niveau d’écoute, d’analyse et de co-construction.

 

Le métier de conseiller ne va pas disparaître : il va s’hybrider. L’expertise ne sera plus seulement celle du contenu, mais aussi celle de l’animation augmentée. Savoir poser les bonnes questions à un groupe... et à une IA.

 

Conclusion : l’IA au service d’un conseil plus juste

L’expérience que nous avons vécue nous invite à repenser notre posture. L’IA ne doit pas être vue comme un substitut, mais comme un levier d’intelligence collective. Elle permet de donner plus de place à l’écoute, au doute, à la pluralité des points de vue. Elle renforce la capacité des collectifs à produire du sens.

C’est en cela qu’elle crée de la valeur. Non pas en remplaçant l’humain, mais en rendant plus visibles toutes les richesses souvent tues dans nos réunions. Chez Staccato, nous voulons continuer à explorer ces voies nouvelles. Et à partager ce que nous apprenons en chemin.

 

 

 

 

 
 
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